Généralités Détails Vidéo Audio

Survivre sans eau : les stratégies des plantes de la garrigue

La garrigue est un milieu rude et les plantes, qui y vivent, résistent grâce à des adaptations leur permettant de limiter les pertes d’eau, de supporter la chaleur ou encore de traverser les périodes de sécheresse les plus difficiles. Leurs feuilles, leurs racines, leur cycle de vie… tout contribue à économiser l'eau.

Certaines plantes poussent en coussinet, d’autres en buisson épineux. Certaines ont des feuilles réduites, épaisses ou enroulées, ce qui limite les pertes par évaporation. D’autres sont recouvertes de poils ou de cire, formant une barrière contre la chaleur et le dessèchement. D’autres encore développent leur feuillage au printemps, puis entrent en repos végétatif l’été.
Ces formes et cycles sont le résultat de pressions de sélection liées au climat sec, et témoignent d’une grande diversité de réponses au manque d’eau.
Des adaptations morphologiques

Le port de la plante:  certaines plantes présentent un port en boule ou en coussinet : cette forme compacte réduit la surface exposée au soleil et protège l’intérieur de la plante de la déshydratation.

Les feuilles : elles sont souvent petites, épaisses ou réduites à des écailles. Elles peuvent être enroulées sur elles-mêmes, limitant l’évaporation en réduisant la surface exposée à l’air chaud. Chez certaines espèces, la feuille est recouverte de poils qui piègent une fine couche d’air et ralentissent les pertes d’eau.

La cuticule :  une couche cireuse, parfois brillante, recouvre la surface des feuilles. Cette cuticule agit comme une barrière contre l’évaporation et reflète une partie du rayonnement solaire. Elle donne parfois aux feuilles un aspect argenté ou luisant, visible sur de nombreuses plantes aromatiques méditerranéennes.

Les racines : certaines plantes Méditerranéennes ont développé des systèmes racinaire profonds permettant d'aller rechercher l'eau dans la profondeur du sol. D'autres développent un système racinaire de surface développé qui permet de récupérer immédiatement l'eau des pluies rares et peu abondantes.

Sur l'image, de gauche à droite: Thym commun, Genet scorpion, Myrte commune, Millepertuis, Ciste de Montpellier, Genet d'Espagne, Euphorbe piquante, Genévrier cade, Pin maritime.


Éviter la sécheresse : changer de rythme

Les plantes n'ont pas moyen de se mouvoir pour se soustraire au manque d'eau alors elles s'adaptent à leurs manières pour survivre.

Pousser vite, au bon moment :
Certaines plantes annuelles germent après les pluies d’automne, se développent pendant l’hiver et le printemps, puis fleurissent tôt. Elles terminent leur cycle avant l’été sec, en formant des graines qui patienteront jusqu’à l’année suivante.

Se mettre au repos en été :
D’autres plantes entrent en dormance dès que l’eau se fait rare : leurs feuilles tombent ou se flétrissent, et leur métabolisme ralentit fortement. Elles attendent des conditions plus favorables pour redémarrer.

Miser sur les réserves :
Les bulbes et rhizomes souterrains stockent l’eau et les nutriments, permettant à la plante de repartir dès les premières pluies.
Ces organes sont protégés de l’évaporation et permettent une reprise rapide de la croissance.

Mettre en place une armure chimique :
Le super pouvoir des plantes aromatiques : elles fabriquent des  molécules d’huile essentielle, qui les protègent sur de longues périodes de stress hydrique.

Sur l'image, De gauche à droite: Thym commun, Phanalon saxatile, Salsepareille, Fenouil sauvage, Muscari en grappe, Lavande officinale, Oeillet bleu de Montpellier, Helichryse stoechas, Fol avoine.

Il n'y a pas de contenu vidéo pour ce point d'interêt.

Il n'y a pas de contenu audio pour ce point d'interêt.