Généralités Détails Vidéo Audio

Une forêt façonnée par l’homme

La « forêt méditerranéenne » n’est pas une forêt totalement sauvage. Elle est le résultat de plusieurs siècles de pratiques humaines : cultures, coupes de bois, pâturage, puis abandon. Les arbres que vous voyez (pins, chênes) colonisent progressivement des terres anciennement cultivées ou pâturées. La végétation actuelle raconte une longue histoire, faite d’allers-retours entre exploitation et régénération, entre pression humaine et dynamique naturelle.

Dans ce paysage vous pouvez noter la présence de nombreux pins (notamment pin d'Alep) et de chênes (notamment chêne pubescent).

La végétation a repris ses droits et la densité des arbres offre un habitat vital pour de nombreuses espèces animales. 

Leur capacité à résister à la sécheresse aide à prévenir l'érosion du sol et limite le risque de déstabilisation des versants déjà fragilisés par les fortes pentes qui caractérise notre région. 
L'histoire de nos forêts

Lorsque l’on traverse les forêts méditerranéennes, on pourrait croire qu’elles ont toujours été là. Mais en réalité, la forêt que vous voyez aujourd’hui est le résultat de milliers d’années d’interactions entre l’homme et son environnement.
Défrichée, cultivée, exploitée, puis parfois abandonnée, la forêt a connu de nombreuses phases d’extension, de recul et de reconquête.
Elle a fourni du bois, accueilli des troupeaux, abrité des cultures, avant de se refermer peu à peu avec la disparition des usages traditionnels.
Ce que nous appelons aujourd’hui « forêt méditerranéenne » est souvent une végétation secondaire, plus ou moins récente, qui reflète de l’histoire des activités humaines et de leurs ruptures.

De la forêt à l'agriculture

Depuis le Néolithique, les sociétés humaines ont progressivement ouvert la forêt pour y installer des cultures, des élevages et des villages.
À l’Antiquité, l’agriculture méditerranéenne se structure : on défriche pour implanter des cultures pérennes comme la vigne et l’olivier, qui deviennent emblématiques du paysage.
Au Moyen Âge, les pressions augmentent encore : croissance démographique, création de villages, essor des techniques agricoles. On coupe, on brûle, on exploite…
Les surfaces boisées reculent et laissent place à une mosaïque de champs, de terrasses et de parcours pastoraux, que l’on retrouve encore aujourd’hui dans les structures du paysage.

Le bois, une ressource essentielle

Du XVe au XIXe siècle, la forêt devient une source majeure d’énergie et de matériaux. On l’exploite intensément pour le chauffage domestique, la fabrication de chaux (dans des fours très consommateurs en bois), la construction ou encore la production de charbon pour les forges et les verreries.
La pression est telle que les surfaces boisées reculent nettement au profit de paysages ouverts, couverts de garrigue ou de pâturages.
Cette période marque l’apogée d’une forêt utilisée quotidiennement, entretenue, mais profondément transformée par les activités humaines.

Aujourd'hui, le retour de la forêt

Les changements économiques et sociaux bouleversent les paysages de la garrigue.
Avec l’exode rural, la mécanisation de l’agriculture et la disparition progressive du pastoralisme, les usages traditionnels de la forêt disparaissent.
Les troupeaux ne nettoient plus les sous-bois, le bois n’est plus exploité comme avant, et les anciennes cultures sont abandonnées. Peu à peu, la végétation reprend ses droits : la forêt se referme, souvent de manière spontanée, créant des milieux plus denses et plus homogènes.
Cette reforestation naturelle n’est pas un simple retour à l’état originel : elle s’accompagne de nouvelles problématiques comme la fermeture des milieux, la perte de biodiversité associée aux anciens paysages agricoles, et une vulnérabilité accrue aux incendies.
 
Reconnaitre les arbres de la garrigue 
 
Dans cette vaste étendue de la garrigue, dominée par des paysages arides et rocheux, vous pouvez noter la présence d’arbres assez particuliers les pins et les chênes. 
Les pins sont des arbres résineux, reconnaissables par la présence d’aiguilles et de cônes, que vous connaissez aussi sous le terme de pommes de pin. 
On observe également quelques rares chênes, qui se distinguent par leur port arrondi, leur tronc court et tortueux et une écorce écailleuse. Ils présentent des feuilles aux bords dentés ou lobés, de couleur vert foncé, luisantes dessus, cotonneuses et blanchâtres dessous. Ils portent des glands qui sont leurs fruits. 
Ces arbres contribuent à la biodiversité de la garrigue, offrant nourriture et abri à diverses espèces animales. Leur capacité à résister à la sécheresse aide à prévenir l'érosion du sol dans ces régions souvent fragiles. 
 
Image : A- Pin d'Alep, aiguilles et pommes de pin ;  B- Chêne pubescent, feuilles et glands 

Il n'y a pas de contenu vidéo pour ce point d'interêt.

Il n'y a pas de contenu audio pour ce point d'interêt.